mercredi 6 mai 2015

Le vide

Un jour, le temps s'est figé et je me suis retrouvée au bord d'une falaise. Seule avec le vent qui faisait voler mes cheveux comme une bannière. Hors du temps, du monde, le vide à mes pieds, promesse d'absolu. Un pas, et tout serait fini. Est-ce que j'allais me retourner et oublier cette falaise? Faire en sorte que le vent et le fracas des vagues sur les rochers ne soient plus qu'un murmure lointain?
De très loin je vis cette fille face au vide, une fille qui me ressemblait et qui se tenait à la limite, à un pas de sa perte. J'allais la sauver, lui porter secours, lui dire que tout irait bien. Alors que je pensais à sa détresse qui faisait écho à la mienne, le soleil s'est levé, a éclairé les rochers et l'herbe et la mer qui s'était faite violence est devenue immensément bleue, lointaine et harmonieuse. Même le vent s'est tu. Un havre de paix. Je vous l'avais dit, j'allais lui dire à cette fille que tout irait bien, et que les tempêtes qui traversent nos ciels ne durent jamais bien longtemps.

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